Résumé de l’entrevue de l’AQMAT avec Charles Bourbonnais, président-directeur général de Polymos

Polymos et Polyform, l’histoire de deux familles

« C’est une belle transaction. On est très fiers, et on voit ça comme une belle aventure, une continuité dans l’histoire de Polyform et de Polymos, qui se rejoignent après 50 ans de compétition l’un envers l’autre ».

Dès les débuts des plastiques expansés au Québec, dans les années 60, deux hommes ambitieux, artisans et créateurs, ont fondé chacun leur entreprise dans cette industrie florissante tout en cultivant une amitié et une saine concurrence : Jean-Louis Béliveau, fondateur de Polyform, et Marcel Bourbonnais, le grand-père de Charles, qui fonda Polymos en 1969. « On a beaucoup de respect envers tout ce qui a été accompli par la famille Béliveau et on est très contents d’unir nos forces, car les valeurs sont très semblables : elles tournent à l’entour des gens, des clients et des partenaires de long terme. »

À une époque où le travail était plus difficile à trouver, il était important pour Marcel Bourbonnais de contribuer à créer des emplois dans la région. Aujourd’hui, de nombreux employés ont vingt, trente, voire quarante ans d’ancienneté dans l’entreprise. Les valeurs transmises de père en fils placent l’humain au cœur de l’entreprise et prônent le travail d’équipe, le respect mutuel et l’entrepreneuriat. Dans le respect de cette tradition, il est important pour Charles Bourbonnais d’offrir une bonne sécurité d’emploi tout en encourageant les employés à croître et à s’épanouir au sein de l’entreprise, en créant de la valeur dont ils sont fiers.

L’acquisition de Polyform : une valeur ajoutée pour les clients

Avec l’acquisition de Polyform, Polymos comprend désormais 400 employés travaillant dans 7 usines, et peut offrir à ses clients davantage de ressources pour innover et apporter des solutions leur permettant de se différencier de leurs concurrents. C’est une grande force qui permet de surcroît à Polyform de servir ses clients dans de meilleurs délais, tout en contrôlant les coûts. Dans le contexte de cette transaction, « un plus un font trois », affirme Charles Bourbonnais, et les clients sont gagnants.

Le plastique expansé, une matière 100 % recyclable et durable

« Au Québec, nous avons tous les joueurs requis pour faire un modèle d’économie circulaire avec le polystyrène. Les technologies sont là, l’utilisation finale des produits revalorisés est là, et il suffit à présent de mettre en place les rouages manquants pour permettre d’aller chercher les matériaux à une échelle de masse. »

La protection de l’environnement continue d’être une valeur importante pour Polymos, qui recycle 100 % du plastique expansé utilisé dans ses projets internes, et cherche à aider les municipalités à récupérer le plastique expansé des citoyens dans leurs écocentres. Par exemple, en 2020, Polymos a lancé un projet pilote avec la MRC de Vaudreuil-Soulanges pour récupérer le polystyrène dans les quatre écocentres de la MRC.

Il est important de rappeler que le plastique expansé est une matière entièrement recyclable composée à 95 % d’air, et seulement 5 % de matière. Il est utilisé dans des applications comme des panneaux isolants, qui permettent de construire des maisons plus performantes, qui consomment moins d’énergie tout en offrant plus de confort aux résidents. De plus, les panneaux isolants sont un bon exemple d’utilisation à long terme où le produit demeure performant au fil des ans. Et c’est ce qu’on veut dans des applications de construction et de rénovation. On veut la performance, l’économie, le confort et la durabilité.

Contrairement au pétrole, qui est brûlé, le plastique expansé n’émet pas de gaz à effet de serre (GES) durant son cycle de vie. Il peut être réutilisé sous la même forme ou revalorisé plusieurs fois, et en fin de vie du produit, la matière peut être recyclée de façon quasi infinie, en conservant les mêmes propriétés et la même performance que la matière vierge.

Il y a donc un travail d’éducation à faire sur les choix de matériaux en fonction de l’analyse du cycle de vie, qui est vraiment le calcul de l’empreinte carbone sur toute la vie du produit. Et quand on regarde ces analyses-là pour le polystyrène, son empreinte est beaucoup plus faible que celle des produits substituts. Voilà pourquoi le plastique expansé devrait être une matière privilégiée dans une perspective à long terme de développement durable pour nos enfants, pour les futures générations.

L’évolution de l’entreprise dans le contexte de la pandémie

« Je crois que ça a offert beaucoup d’opportunités de faire des changements, de voir les choses différemment qui vont être bénéfiques pour le futur également. »

Comme pour beaucoup d’entreprises, la pandémie de COVID-19 a amené Polymos à faire beaucoup de changements opérationnels qui se sont avérés avantageux, tant pour l’entreprise que pour les employés. Par exemple, le télétravail a permis d’offrir un meilleur équilibre entre la vie personnelle et professionnelle des employés, tout en maintenant la productivité.

Sur le plan de la chaîne d’approvisionnement, qui a été bousculée par la pandémie, cela a permis de renforcer une pratique déjà bien ancrée à Polymos, qui est l’achat local. En effet, l’entreprise a le privilège d’être desservie par des fournisseurs situés principalement au Québec, y compris pour la matière première. La pandémie a donc été bénéfique pour l’économie locale, et les produits de Polymos ont été particulièrement en demande, notamment pour les contenants des repas livrés à la maison.

En effet, le marché des contenants réutilisables faits en polypropylène expansé est en pleine expansion, car ces contenants isolants permettent de respecter la chaîne de froid pour toutes sortes de produits, dont les produits pharmaceutiques et les aliments, tout en absorbant les impacts durant le transport. D’ailleurs, ces propriétés permettent de réduire le gaspillage alimentaire dans l’industrie, qui représente une source d’émission de GES indirecte assez élevée.

Investir dans l’automatisation, tout en gardant l’humain au centre

« L’idée n’est pas de retirer l’humain de l’équation, c’est de le mettre en valeur là où l’humain a la possibilité d’apporter une valeur. »

Polymos évolue vers une plus grande automatisation, tout en gardant l’équilibre entre le maintien de ses valeurs fondamentales, qui placent l’humain au cœur de l’entreprise, et l’incorporation de nouvelles technologies. Cet équilibre à atteindre, Charles Bourbonnais le voit comme une tension positive. Cela permet de tirer profit des avancées technologiques pour mieux servir les clients en réduisant les délais et les coûts, tout en permettant aux employés de contribuer à leur juste valeur comme humain, plutôt que de faire des tâches qui sont répétitives ou qui posent un risque pour la sécurité.

De plus, la région devrait connaître un déclin de la population active entre 2020 et 2030, ce qui rendra le recrutement plus difficile. Dans ce contexte, l’automatisation s’impose afin de continuer à bien servir les clients et répondre à la demande. Grâce à l’automatisation, Polyform sera en mesure de suivre la croissance de ses clients avec les équipes existantes, en continuant à leur offrir une belle sécurité d’emploi.

En faisant l’acquisition de Polyform, Polymos a donc hissé une nouvelle voile pour propulser l’entreprise vers de nouveaux sommets de réussite. Lisez notre communiqué de presse pour en apprendre davantage sur cette récente transaction.